
PINTADES DU MAINE IGP LABEL ROUGE

La départementale nous engouffre dans la forêt domaniale de Crissé, aux confins du pays de Sillé et de la Champagne Conlinoise. Les panneaux de signalisation se font rares et la traversée de chevreuils nous rappelle que nous sommes en territoire de chasse du Pays de la Loire. Une entrée en matière en quelque sorte puisque nous nous rendons sur les terres d’un autre gibier, certes d’élevage cette fois mais originellement bien un gibier, la pintade. Nous n’allons d’ailleurs pas tarder à le réaliser…
Nous sommes à la ferme de l’Hopiteau, domaine reculé, en plein cœur du Parc Régional de Normandie-Maine. Deux Bergers Allemands nous accueillent aux côtés de Didier Corbin. La poignée franche et la casquette militaire en couvre-chef contrastent avec le sourire plein de bonhommie du producteur. Didier est éleveur Sarthois comme son père et son grand-père avant lui. La ferme de l’Hopiteau où nous nous trouvons l’a d’ailleurs vu naître.
Didier est éleveur Sarthois comme son père et son grand-père avant lui.

Les vaches Parthenaises et les Rouges des Prés en train de paître alentours, sont ses premières amours, du moins après sa femme. Homme de cœur, Didier a toujours souhaité la présence de son âme-sœur à ses côtés pour travailler. C’est du reste, depuis l’accident de celle-ci qu’ils ont élargi leur élevage aux volailles. A la fin des années 90, suite au saut d’une génisse, qui lui causera plus de peur que de mal, Anne-Marie n’a plus le cœur aux bovins.
Pour retrouver confiance sur l’exploitation elle se tourne vers l’aviculture. Son mari a toujours produit une viande de grande qualité, ses plus grandes fiertés sont ses palmarès de concours. Logique qu’il en aille de même pour sa basse-cour. Le choix du Label Rouge en volailles du Maine coulait donc de source.
De ses origines africaines, la pintade a gardé ce tempérament grégaire et méfiant, toujours en mouvement. Nous nous en apercevons à mesure que nous tentons de les approcher. Les grands parcours herbeux en plein air sont en harmonie avec la rusticité de cette espèce. Didier aime la liberté de son métier et tient à offrir cette même condition à ses bêtes. Noisetiers, érables, cerisiers sauvages… Sur les prairies vallonnées tout est fait pour ne pas dénaturer l’environnement et angoisser les pintades.
Les grands parcours herbeux en plein air sont en harmonie avec la rusticité de cette espèce.

« La charte du Label est un gage de qualité mais également de protection de l’environnement. Pour obtenir l’agrément par la coopérative de producteurs, il faut montrer une forte motivation et être en adéquation avec la philosophie de groupe. » Depuis sa création en 1958, le syndicat des volailles Label Rouge du Maine se positionne sur une économie circulaire vertueuse et locale. Les souches de pintade, la paille des poulaillers tout comme les fumiers sont 100% sarthois.
Les pintades bénéficient d’une alimentation composée à 100 % de végétaux, minéraux et vitamines dont un minimum de 80 % de céréales provenant des régions environnantes.
Pour des questions éthiques et pour favoriser les traitements alternatifs, le groupement de producteurs a tenu à ce que ses vétérinaires soient indépendants. En outre, la charte de la coopérative exige que les animaux ne subissent aucun traitement antibiotique en préventif. Phytothérapie, isothérapie, homéopathie, aromathérapie sont favorisés… Et même en curatif, l’usage de l’antibiotique reste très raisonné et donné en deuxième intention lorsqu’il devient nécessaire pour préserver le bien-être de l’animal.
Les souches de pintade, la paille des poulaillers tout comme les fumiers sont 100% sarthois. Les pintades bénéficient d’une alimentation composée à 100 % de végétaux, minéraux et vitamines.

Loin des considérations industrielles, ici la priorité des éleveurs est de laisser le temps à l’animal de croître à son rythme. Ainsi, les pintades sont ramassées de nuit et déposées dans des caisses ouvertes au terme de 94 jours d’élevage. Arrivées à l’abattoir, elles sont ensuite réceptionnées dans des quais à l’abri du vent sous une lumière tamisée et des brumisateurs. Eviter le stress à tout prix se mesure jusque dans la volonté de former le personnel qui y travaille et les manipule afin de les sensibiliser au bien-être des animaux.
Les Corbins appliquent cette philosophie de l’économie locale et de la qualité dans leur quotidien. « Nous n’avons pas les avantages de la ville mais ce qu’on aime dans notre région c’est qu’on y mange bien. » Sa recette préférée ? La cuisson longue au four ou en cocotte qui révèle le moelleux de cette viande au léger goût de gibier. « Outre nos volailles et notre potager, nous achetons tout en local.
Loin des considérations industrielles, ici la priorité des éleveurs est de laisser le temps à l’animal de croître à son rythme. Ainsi, les pintades sont ramassées de nuit et déposées dans des caisses ouvertes au terme de 94 jours d’élevage.

De l’agneau chez un copain et du véritable porc sarthois chez ma cousine ! J’aime la bonne viande et c’est ce qui me motive à en produire. C’est aussi ce qui nous lie à d’autres couples d’agriculteurs devenus des amis de ripailles. Ils sont originaires de toute la France, nous nous sommes rencontrés lors de concours et partageons cette même fierté pour nos bêtes. Des moments de transmission et d’échange qui font avancer et nous motivent à continuer.
D’ailleurs notre fils aîné me suit sur ces expositions. Il est pédicure bovin mais aimerait beaucoup se mettre à son compte un jour. Nous savons qu’aujourd’hui il est plus difficile de s’installer mais il a déjà le principal atout, il a l’amour du bon en héritage ! »
Profil sensoriel de la pintade IGP Label Rouge

Sa saveur douce et racée fait de la pintade un produit différent, à mi-chemin entre la volaille et le gibier.
Niveau d'engagement développement durable


